La première partie aborde la légitimité d’une didactique de l’apprentissage du philosopher. Celle-ci est contestée soit dans son principe (? la philosophie est à elle-même sa propre pédagogie ?), soit exclusivement auto-référée (sous peine de trahison).

Il s’agit d’articuler au contraire principes…

philosophiques, finalité citoyenne et recherches menées en Sciences de l’Education et dans d’autres didactiques.

            La seconde partie récapitule les avancées de dix ans de recherche : paradigme organisateur problématisant, matrice didactique modélisée autour de trois objectifs-noyaux (problématiser des affirmations et des questions, conceptualiser des notions,argumenter des thèses et objections). Ces capacités philosophiques de base s’articulent, dans l’unité et le mouvement de la pensée, sur trois compétences : lire, écrire et discuter philosophiquement..

Sont proposées : une ? lecture méthodique philosophique ? (concept interdidactique en relation avec le français) du texte court décontextualisé ; l’approche d’une oeuvre (texte longcontextualisé) ; une réflexion sur les processus rédactionnels philosophiques ; une didactique de l’oral philosophique, en particulier de la discussion. L’analyse des pratiques apparaît comme un axe fort de la professionnalisation.

On conclut cette partie par un lexique des principaux concepts, et par la dimension internationale de la recherche, qui débouche sur une Revue Internationale de Didactique de la Philosophie (DIOTIME-L’AGORA, CRDP deMontpellier).

            La dernière partie fait l’inventaire des recherches à poursuivre sur la base des orientations proposées : analyse des différentes conceptions et recherches en didactique de la philosophie ; étude des processus de transposition didactique (didactisation institutionnelle, analyse comparée dans le temps et l’espace des paradigmes organisateurs, manuels,transposition praticienne) ; développement d’une approche cognitiviste par objectifs des programmes ; expérimentation de dispositifs d’apprentissage du philosopher ; recomposition d’une professionnalité moins centrée sur le cours magistral exclusif comme ? oeuvre ?, que sur le processus d’apprentissage du philosopher, accompagnée d’une formation initiale et continue plus diversifiée.

Deux recherches en cours sontévoquées : la diversification des formes d’écriture philosophique par rapport au monopole de la dissertation, autour d’ateliers d’écriture philosophique ; et le développement de discussions philosophiques à l’école primaire, au carrefour de la maîtrise orale de la langue, de l’éducation à la citoyenneté et de l’éveil de la pensée réflexive chez l’enfant.