Le développement en France de pratiques innovantes de discussions à visée philosophique à l’école primaire et au collège remet en question une conduite de la classe :

• où le maître dispose seul du pouvoir de la parole et de la règle, celui que confère le mandat d’une institution, un savoir attesté et la compétence d’instruire ;
• où les élèves doivent…
  
  répondre correctement aux questions que le maître pose quand il les pose pour savoir s’ils savent.

C’est autour de ces deux ruptures, sur le rapport au pouvoir et au savoir dans la classe, et à partir des pratiques analysées et des modèles éducatifs, pédagogiques, didactiques et   philosophiques sous-jacents que travaillera le symposium, en tentant de formaliser, avec ses variantes, une nouvelle configuration (certains disentun nouveau « genre scolaire ») qui se cherche :

• quel peut être le rôle du maître quand les questions abordées en classe implique que l’enseignant soit un « sujet-sachant-douter » plutôt qu’un « sujet-supposé-savoir », et quand le dispositif de discussion implique des règles négociées et des fonctions déléguées ? Qu’enest-il d’autres protocoles où le maître reste totalement en retrait, ou bien est très guidant par son exigence maïeutique de conceptualisation ?
• Qu’en est-il du statut et du rôle des élèves en classe suivant les trois courants évoqués, quand ils disposent d’un «espace public scolaire » où poser et élaborer les questions de la condition humaine qui les habitent, où ils entrent endébat avec l’enseignant et/ou entre eux sous forme d’une communauté de recherche co-construite ?

Peut-on dire à partir de ces expériences que la discussion à visée philosophique tente de développer, face à la crise sociétale et scolaire du sens :

• un rapport non dogmatique et socialisé au savoir ;
• un rapport coopératif et démocratiquementsocialisateur à la règle ?

A quelles conditions d’éthique communicationnelle, d’exigences intellectuelles, de dispositifs proposés, de compétences des maîtres ?