Transfert ou pas transfert ?    
    
    
    
      Licence de Sciences de l’Education. 
    Une vingtaine d’exemples proposés. Transfert ou pas transfert ?     
    On argumente. Le prof synthétise et complète. Extraits.
-  (Le prof). “ Nathalie a appris dans son atelier de cuisine au Lycée       professionnel à confectionner un gâteau à l’orange.       Elle refait le même chez elle ”. Transfert ou pas…  transfert ?
-  Ya transfert, parce qu’elle sait refaire ce qu’elle a appris.
-  Ya pas transfert, c’est le même gâteau. Elle reproduit.
-  C’est pas exactement le même gâteau : peut être       que le four chez elle est différent. Il a fallu s’adapter. Ya       transfert, parce qu’elle utilise à la maison ce qu’elle       a appris à l’école, dans une autresituation.
-  Il suffit pas simplement de refaire le même gâteau. Ya transfert       que s’il est bon.
-  (Le prof). Je crois comprendre que vous dîtes qu’il y a transfert       si on stabilise une compétence, si on est capable de réaliser       une activité dans des contextes différents … “ Une       autre fois, Nathalie a appris à réussir à l’école       des gratins depommes de terre. Chez elle, elle réussit plusieurs fois       des gratins avec des légumes différents ”. Transfert ou       pas transfert ?
-  Ya pas transfert. C’est toujours la même chose, du gratin.       Elle a compris le principe et elle recommence. C’est pas les choux fleurs       qui changent le principe. 
-  Ya transfert, parce qu’elle remplace des pommes de terre par des       carottes ou des navets; ça cuitplus vite. Il faut surveiller, sinon       ça brûle; s’adapter à chaque légume.
-  Ya plus transfert que précédemment, car il y a à la       fois stabilisation d’une compétence et prise en compte de nouveaux       ingrédients.
-  (Le prof). Il semblerait qu’y ait transfert quand on intègre       des éléments nouveaux dans une situation par rapport à       un savoirfaire antérieur ; et d’autant plus transfert que la       situation est éloignée du contexte de l’apprentissage       d’origine. “ Maintenant Nathalie regarde sa copine résoudre       son problème de math. Elle le réussira chez elle sans difficulté       ”. Transfert ou pas transfert ?
-  Ya transfert puisqu’elle est capable de faire un problème       qu’elle n’avait pas encorerésolu.
-  On sait pas s’il y a transfert : qui nous dit qu’elle n’a       pas imité sa camarade, repris dans l’ordre les opérations,       sans comprendre le fond de la démarche qui lui sera nécessaire       pour des problèmes analogues? Saura-t-elle le refaire dans un mois       ?
-  Ya transfert, puisqu’elle fait maintenant toute seule ce qu’elle       ne pouvait faire qu’ens’appuyant sur sa copine.
-  (Le prof). Ça voudrait dire qu’il n’y a transfert que       quand l’apprentissage est acquis dans la durée, que quand il       repose sur une compréhension et non sur une reproduction mécanique       empêchant de s’adapter dès qu’un élément       nouveau intervient, et qu’il devient effectif quand on peut faire seul       ce qu’on ne pouvait fairequ’avec l’aide d’autrui…       “ Nathalie vient de comprendre la correction d’un problème       de cyclistes qui se croisent sur une route. Elle réussit plus tard       à trouver la solution d’un problème où des avions       se croisent dans le ciel ”. Transfert ou pas transfert ?
-  Ya transfert parce qu’à partir d’une compréhension,       elle peut faire, parce qu’ellearrive à résoudre le problème       bien après, preuve que c’est resté, parce qu’elle       fait le problème toute seule.
-  Ya transfert parce qu’on a remplacé les vélos par des       avions.
-  Ya pas transfert parce que des vélos ou des avions, c’est       pareil, c’est des mobiles. Ca n’ajoute rien.
-  Ya transfert chez l’élève pour lequel unvélo       et un avion, c’est pas pareil. Pour lui, c’est pas le même       problème. Et s’il réussit, c’est un progrès.       Mais pas chez celui qui a construit le concept de mobile. Il est plus avancé,       mais là, il stagne.
-  Au contraire, c’est celui qui voit que vélo ou avion, c’est       un mobile, donc le même problème, qui peut le résoudre       plus facilement,parce qu’il voit une identité de structure entre       les deux problèmes.
-  (Le prof). On peut avoir un certain transfert à ne s’en tenant       qu’à des “ indicateurs de surface ” (C’est       intéressant de passer des pommes de terre aux choux-fleurs, des vélos       aux avions). Ça va plus loin quand on prend en compte des “ indicateurs       de structure ” : au lieu del’exercice d’application       à partir du théorème de Thalès, on saura résoudre       un problème en ayant remarqué qu’il y a un triangle       rectangle !
 “ Jeanine, secrétaire, réutilise des acquis en dactylographie       sur machine à écrire dans une initiation au traitement de texte       ”. Transfert ou pas transfert ?
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-  (Le prof, avec humour, pas mécontent de son travail de conflit socio-cognitif       sur les représentations du concept de transfert à partir d’exemples       oui-non-peut-être !): "Vous comprenez maintenant pourquoi le transfert       est un processus decontextualisation-décontextualisation       qui permet de stabiliser des compétences par leur application à       des situations-problèmes inédites, par un désétayage       affectif et cognitif par rapport à des systèmes d’aide,       en utilisant des “ programmes de traitements ” ad hoc par rapport       à des “ familles de problèmes ” (Meirieu) …    
Michel Tozzi
    Université Montpellier 3
  
                 
    
    
    
   
  
  
   
		
	 
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