Philotozzi L'apprentissage du Philosopher

L’éveil de la pensée réflexive chez l’enfant

L’EVEIL DE LA PENSEE REFLEXIVE CHEZ L’ENFANT

La recherche dont il est question s’inscrit dans nos travaux sur l’élaboration d’une didactique de l’apprentissage du philosopher. Elle part de l’hypothèse de la faisabilité d’une réflexion philosophique chez l’enfant dans le cadre scolaire. Elle est menée dans un contexte innovant (La philosophie n’intervient en France qu’en classe terminale de lycée ; le programme de morale belge vient…

d’introduire dès la 1 ère de la philosophie, et la ville de Bruxelles développe dans ses écoles la philosophie pour enfants), et à un moment où l’éducation à la citoyenneté (re-)devient un axe fort de la mission des enseignants.

Elle s’inscrit dans la mise en oeuvre de pratiques favorisant la socialisation démocratique des élèves. Elle suppose que l’apprentissage de la réflexion et du débatphilosophique, par son exigence d’une part d’éthique communicationnelle (respect de la parole et du point de vue d’autrui, et besoin de lui dans une communauté de recherche), et d’autre part de démarches intellectuelles rigoureuses (se questionner, problématiser, savoir ce dont on parle (   ) si ce que l’on dit est vrai, argumenter rationnellement), est une garantie pour la qualité du débat démocratique, une vigilance vis-à-vis dedérives doxologiques ou sophistiques.

Elle vise par ailleurs à contribuer au développement de l’autonomie intellectuelle de l’enfant, au « penser par soi-même », à la réflexion personnelle sur le monde, autrui et soi-même.

D’où l’expérimentation en classe de situations ou dispositifs d’entretiens et de discussions philosophiques, à partir ou non de la méthode de M. Lipman sur laphilosophie pour enfants, en essayant de formaliser les pratiques, dans leurs tenants et aboutissants.

1) Les entretiens consistent, sur des thèmes susceptibles d’intéresser les enfants, à les interroger pour qu’ils mettent en mots et questionnent leur expérience, cherchent à définir, à travers les mots, les notions qui permettent de penser le monde, fassent des distinctions verbo-conceptuelles, donnent de « bonnesraisons » par rapport à ce qu’ils affirment.

2) Par rapport à « l’entretien philosophique de groupe », où l’enseignant privilégie son interaction personnelle avec les élèves, celui-ci dans la discussion philosophique privilégie et médiatise l’interaction entre les élèves eux-mêmes, en régulant les conflits socio-cognitifs.

Les élèves sont si possibleréunis pour ces moments philosophiques en groupe restreint, en demi-cercle, à une période (par exemple hebdomadaire) stabilisée, et assez courte (pour ne pas lasser les élèves selon leur âge et pouvoir exploiter les données). Il est constitué, à des fins d’analyse, une banque d’entretiens et de discussions enregistrés, des scripts de ces enregistrements, des textes de description/analyse des séances. PublicationCRDP Montpellier

TOZZI Michel Maître de conférences habilité à diriger des recherches
Département des Sciences de l’éducation ? Université Montpellier 3

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