Philotozzi L'apprentissage du Philosopher

Articles sur « La philosophie et les enfants : différents paradigmes »

Définition courte

La philosophy for children, en essaimant dans le monde, prend différents visages. Par exemple en France, où elle s’implante tardivement (1998), on peut repérer, outre l’influence de Lipman, différents courants :

- langagier : elle s’articule avec la didactique du français, dans sa tentative de didactiser l’oral le débat et…

l’argumentation, de prendre en compte l’oral « réflexif » (rapport langage-pensée), d’organiser des « débats d’interprétation » à partir de la littérature (de jeunesse ou non), allant plus loin que la simple compréhension des textes ;

- psycho-existentiel : elle participe, dans une perspective génétique, audéveloppement de l’enfant ou de l’adolescent, en lui faisant faire l’expérience psycho-philosophique du cogito (oser penser, se découvrir être pensant, auteur de sa pensée) dans un groupe cogitans (J. Lévine) ;

- citoyen : elle se greffe sur la préoccupation scolaire de l’apprentissage de la civilité (respect d’autrui) et de la citoyenneté, du débatdémocratique, des concepts de la philosophie politique (liberté, égalité…) ; elle s’articule sur une pédagogie coopérative (ex : Freinet).

- philosophique : elle valorise la « visée philosophique » des pratiques par la mise en œuvre par les élèves de processus de problématisation, de conceptualisation de notions, de distinctionsconceptuelles, d’argumentation rationnelle de thèses et d’objections (cf M. Tozzi); elle cherche des supports philosophiques (ex : adaptation des mythes de Platon).

N. B. : il peut être intéressant de noter que la philosophie devient en France, depuis peu de temps, un terrain privilégié pour les expériences innovantes de partenariat entre l’école et l’action culturelle,jusqu’ici cantonnée traditionnellement à des matières telles que l’art, la science… L’apprentissage du cogito se fait alors à l’intérieur d’un protocole visant le plus souvent à une production collective, rendant compte, non seulement des parcours individuels, mais également de la capacité à produire ensemble (cf les expériences menées depuis 1996 par la Fondation 93 dans la banlieueparisienne, où des professeurs de philosophie interviennent dans des classes d’élèves en échec scolaire…).

Bibliographie

  • Tozzi M. et al, L’éveil de la pensée réflexive à l’école primaire, CRDP Montpellier-CNDP-Hachette, 2001.
  • Tozzi M. et al,Discuter philosophiquement à l’école primaire. Pratiques, formations, recherches, CRDP Montpellier, 2002.
  • Tozzi M. et al, Nouvelles pratiques philosophiques en classe, enjeux et démarches, CNDP-CRDP de Bretagne, 2002.
  • Lalanne A., Faire de la philosophie à l’école élémentaire, ESF, Paris, 2002.
  • Tozzi M. et al, Lesactivités à visée philosophique en classe : l’émergence d’un genre ?, CNDP-CRDP de Bretagne, 2003.
  • Chatain J., Pettier J.C., Textes et débats à visée philosophique au cycle 3, au collège et ailleurs, Scéren-CRDP de Créteil, 2003.
  • Galichet F., Pratiquer la philosophie à l’école, 15 débats pour lesenfants du cycle 2 au collège, Nathan, 2004.
  • La Revue Diotime L’Agora, publiée par le CRDP de Montpellier depuis mars 1999, à raison de quatre numéros par an, comprend de nombreux articles sur les pratiques philosophiques à l’école primaire et au collège (tous les numéros sont en ligne sur le site : www.ac-montpellier.fr/ressources/agora

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